Un peu partout fleurissent les commémorations sur les évènements de Mai-Juin 1968. Au delà du folklore quelque peu cliché d’une simple colère estudiantine et contre une fausse lecture que nous en donne le gouvernement et bon nombre de médias, nous avons voulu replacer cette révolte dans le contexte de luttes contre les oppressions qui s’étaient engagées depuis plusieurs années un peu partout dans le monde.

Le projet Usines, Universités, Union qui s’est tenu du 16 au 21 avril sur Amiens a commencé par une exposition, à l’UFR des arts, de sérigraphies issues de différents ateliers populaires de l’époque et rééditées grâce aux Éditions du monstre. L’ensemble de ces images à l’esthétique très marquée (aplats noirs et rouges) a été complété par Des pièces originales, prêtées par plusieurs militants, ainsi que par une compilation d’archives audiovisuelles réalisée pour l’occasion.
C’est avec la volonté de transmettre la mémoire de luttes dont les enjeux persistent toujours, que deux témoins et acteurs des évènements, Serge Aumenier et Lola Miesseroff, ont dressé un portrait stimulant de l’époque, devant un public jeune venu les écouter après la manifestation ensoleillée du 19 avril.
Enfin, grâce à l’hospitalité de l’Accueil froid, cette semaine s’est conclue en associant politique et moment festif : une conférence d’Éric Brun sur l’Internationale situationniste suivie du sound system de U.P HI.FI !

Ce cinquantenaire était l’occasion de réinjecter une réflexion politique là où elle est moribonde : à l’université, dans l’art et chez beaucoup trop de nos contemporains. Et pour nous, ces actions se révèlent émancipatrices. Nous les poursuivrons car elles révèlent l’idée de comment devraient être nos vies sans l’oppression du capitalisme : créatrices !

La CNT-STE 80 avec le Poing, le journal qui ne prend pas de gants.