Faut-il prendre au sérieux l’existence de l’État ? Est-il un concept plus flou que celui d’État ?

Les marxistes y ont vu l’instrument de domination de la classe dominante sur la société civile tandis que les penseurs libéraux l’ont considéré comme un moyen pour asseoir l’ordre juridique dont les droits de l’homme formeraient le socle sacré.

Certains travaux sociologiques contemporains invitent à envisager l’Etat non pas comme une donnée de la nature mais comme un ensemble de processus historiques. Sa construction résulterait d’une concentration de capitaux constituant des groupes légitimes à parler au nom du bien public. La formation d’un appareil bureaucratique est inséparable de l’exercice d’une violence symbolique qui tend à faire accepter la légitimité de cette dépossession. Les formes de pensées d’Etat incorporées par les individus participent ainsi à la reproduction de l’ordre social.

Il n’en demeure pas moins que la destruction généralisée par l’application concrète de l’utopie néolibérale des quelques acquis obtenus à l’aune des luttes sociales du XXème siècle tend actuellement à saper les fondements de l’Etat. Comment allier alors une critique efficace de l’Etat et des violences qui s’y rattachent avec l’analyse de ses transformations actuelles, limitant ses champs d’action à la régulation d’un marché économique qui se voudrait pur et parfait?

C’est pour débattre de cette question (entre autres) que le Collectif Libertaire d’Amiens organise, le 25 janvier 2013, à 20h00, une réunion publique intitulée « État critique » à l’espace Dewailly, 3 place Dewailly.